Richard Sennett
La Fondation Charles Veillon remet le Prix européen de l’essai à Richard Sennett le 1er mars 2016 / Photo: Paulo de Jesus
Together: The Rituals, Pleasures, and Politics of Cooperation, Yale University Press
Prix Européen de l’Essai Charles Veillon 2016
La cérémonie de remise du prix a eu lieu le mardi 1er mars 2016, à la Fondation Jan Michalski pour l’Écriture et la Littérature à Montricher. En partenariat avec l'UNIL.
On en parle …
« L'importance de la coopération pour une société », dans l'émission Tout un monde
sur la RTS - La 1ère
Allocutions et laudatio :
Introduction Mot de bienvenue: Vera Michalski-Hoffmann. Discours de proclamation: Cyril Veillon. Chronique de la création du Prix européen de l’essai: Jean-Claude Veillon |
Motivations du Jury Prof. Francesco Panese, Université de Lausanne, Membre du jury |
Laudatio Ricky Burdett, London School of Economics, directeur du LSE Cities and the Urban Age Programme |
Conférence Richard Sennett |
Ola Söderström interviews Richard Sennett :
On essay and writing Interview (part. 1) |
On sociology and disciplinary work Interview (part. 2) |
On intuition and plan Interview (part. 3) |
On cooperation and the fear of the other Interview (part. 4) |
Photos de la cérémonie :
> Crédit photos: Paulo de Jesus (2016)
Au sujet de Richard Sennett :
Richard Sennett est un des sociologues et historiens américains vivants les plus admirés. Il est né à Chicago en 1943. Il est résident permanent britannique et enseigne actuellement à la London School of Economics et à l’Université de New York.
Après des études à la Juilliard School of Music, un accident à la main abrège sa carrière de musicien et il se tourne vers les sciences humaines et sociales. Il étudie à l’université de Chicago, avec notamment la philosophe Hannah Arendt, et obtient un PhD à Harvard en 1969.
Les écrits de Richard Sennett sont centrés sur le développement des villes, les liens sociaux en milieu urbain, la nature du travail et la sociologie de la culture. Ses analyses très stimulantes – ethnographiques, historiques et sociologiques – sont dans la lignée des pragmatistes William James et John Dewey. Selon lui, l’apprentissage à partir de l’expérience et la sanction du réel, caractéristiques de l’artisanat, peuvent nous protéger des idées fausses, du totalitarisme technologique et de l’indifférence à l’environnement. Il aborde en sociologue les questions d’architecture et d’urbanisme, puis élargit son champ à l’étude de la corrosion du caractère induite par l’instabilité des parcours professionnels dans le système capitaliste flexible. Il se fonde sur les récits de vie, notamment de travailleurs condamnés à la mobilité, privés de liens durables. Il s’est intéressé à la figure de l’exilé, dont les autres ne peuvent comprendre l’origine qu’à travers des clichés.
Dans une trilogie sur le thème de l’Homo Faber, Sennett explore les aspects matériels de la création de la culture. L’homme est d’abord et avant tout un artisan. Ces trois ouvrages souhaitent répondre à la crise actuelle qui laisse l’individu occidental démuni et fragmenté, faute d’outils matériels et conceptuels adaptés. Le premier volume, The Craftsman (Ce que sait la main), élargit la notion d’artisanat à tout travail qualifié impliquant la main, car « la tête et la main sont séparées intellectuellement, mais aussi socialement ». Dans le second volume Together: The Rituals, Pleasures, and Politics of Cooperation, Sennett contribue à cerner les valeurs fondamentales de la coopération dans de nombreux registres. Pour lui, elle constitue l’indispensable « art de vivre dans le désaccord ». Le dernier tome de la trilogie, à paraître, traitera de la fabrication de l’environnement urbain.