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Tag 1985: György KONRAD - Fondation Charles Veillon

György Konrád

Prix Européen de l’Essai Charles Veillon 1985, pour
Antipolitik (Mitteleuropäische Meditationen), Frankfurt, Suhrkampf, 1985

 

György KonradGyörgy Konrad est né en 1933 à Berettyóújfalu, petite ville dans le sud de la Hongrie, dans un milieu de bourgeoisie juive. Une partie de sa famille a été victime des pogromes nazis durant la Deuxième Guerre mondiale. Jusqu'en 1956, Konrad a fait des études de lettres, de sociologie et de psychologie; puis, il a travaillé quelques années comme assistant social, sociologue et psychologue. En 1959, l'autorité de tutelle le nomme inspecteur de la protection de la jeunesse pour un arrondissement de la ville de Budapest; il exercera cette fonction jusqu'en 1965, tout en s'occupant de l'édition des œuvres de Tolstoï et de Balzac. En 1965, il est engagé comme sociologue au département scientifique de l'Institut scientifique et Bureau du plan pour l'urbanisme, où il collaborera surtout avec Iván Szelényi, sociologue et théoricien de l'urbanisation.

Le premier roman de Konrad, intitulé Le Visiteur, paraît en 1969. Ce livre, qui a été traduit en allemand, vaut à son auteur une réputation internationale de jeune talent prometteur. Il raconte les rêves éveillés d'un travailleur social qui "met en scène son évasion de la société socialiste uniformisée" (H.H. Paetzke dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung). La même année, G. Konrad publie en collaboration avec Szelényi une étude sur Les problèmes sociologiques des nouveaux quartiers d'habitation. Un autre travail plus important, également réalisé avec Szelényi et intitulé Structure de l'habitat – Structure de la société n'a jamais été publié.

La vigueur et l'intransigeance dont Konrad fait preuve dans sa critique de la société éveillent rapidement les soupçons du parti, qui ne cessera plus de le surveiller, malgré la politique culturelle relativement large de la Hongrie. Les censeurs seront irrités par son livre Salaire à la pièce (Stockholm, 1973), présenté comme "reportage industriel authentique en provenance d'un pays socialiste" et publié à Berlin par les éditions Rothbuch. Mais c'est l'essai La marche au pouvoir des intellectuels, rédigé avec Szelényi, qui met le feu aux poudres. Konrad y formule la thèse provocatrice que le pouvoir n'appartient pas au prolétariat, mais à l'intelligentsia, et que le but du léninisme avait été précisément de promouvoir cette hégémonie.

Konrad perd son travail au cours de cette même année 1973. Le 23 octobre 1974, jour anniversaire de la révolution hongroise de 1956, Konrad et Szelényi sont arrêtés, puis relâchés à la suite de protestations internationales. Les autorités recommandent aux deux écrivains d'émigrer; seul Szelényi accepte cette offre ; il enseigne aujourd'hui en Australie la sociologie urbaine. Konrad trouvera un nouveau champ d'activité comme "pseudo-psychologue" dans une maison de repos psychiatrique.

En 1975 paraît le roman Les fondateurs, reflet des expériences de l'auteur dans le domaine de l'urbanisme socialiste. Un certain nombre de coupures rend possible la publication du livre en Hongrie en 1977.

En 1976, Konrad bénéficie de bourses pour Berlin-Ouest et les USA. Il entreprend des recherches de longue haleine en Europe occidentale, en Amérique et en Australie. Au cours de cette période, il écrit Le complice, son roman le plus important (1980). Le livre raconte le destin d'un intellectuel à l'ombre de la "culture d'État", avec des références évidentes à l'histoire de la Hongrie contemporaine.

En 1979, Konrad rentre en Hongrie, puis fait un nouveau séjour en RFA (en particulier au Wissenschaftskollege de Berlin), grâce à d'autres bourses (Deutscher Akademischer Austauschdienst). Les attaques contre l'écrivain se multiplient alors; il est vrai que, malgré la réserve du ton, il s'exprime sans équivoque sur les raisons de la misère européenne (pour le dire en un mot, c'est la ligne de partage contre nature fixée à Yalta, qui coupe l'Europe en deux); tout en reconnaissant les réalités politiques, il recommande donc, comme stratégie à long terme, la libération progressive de l'Europe de l'est dans le cadre d'une Europe indépendante des blocs militaires. Lors d'un congrès d'écrivains à Berlin-Ouest en mai 1983, cette attitude lui attire la désapprobation glaciale de ses collègues de l'Est et plusieurs réprimandes sévères de Budapest; déjà en février 1983, on l'a mis en cause comme figure de proue de l'opposition et on a tenté de briser sa réputation d'écrivain. Lorsqu'en février 1984, il reçoit le prix Herder, doté de 20'000 DM, la presse ne tarit pas de nouvelles attaques, y compris celles qu'elle lance contre le prix lui-même, l'accusant de couronner non pas l'artiste, qu'elle juge médiocre, mais l'adversaire du socialisme. La sympathie dont Konrad a témoigné plus d'une fois pour le mouvement polonais Solidarność provoque de nouvelles irritations. En mars 1985, le ministre de l'Intérieur Horvath critique la pratique occidentale des bourses comme partie intégrante d'une politique d'incitation à la contre-révolution et met en garde avec insistance contre d'autres activités "au bord de l'illégalité", visant tout particulièrement Konrad, qui n'a pas caché sa collaboration avec des "éditions Samizdat" hongroises.

 

Allocutions, laudatio et conférence du lauréat :

 

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Publié par la Fondation Veillon le 01 mars 1985